Lorsque j’ai récupéré ces poutres sur le parking où elles étaient entreposées, subissant la pluie et le vent, je ne me doutais pas vraiment de ce qui se passait à l’intérieur …
Installées dans l’herbe, tout prêt d’une source, servant de socle à des sculptures de granit, ces pièces de bois ont poursuivi de façon sourde leur transformation.
De retour à l’atelier, l’une d’elle s’est fendue. Découvrant ces paysages aux allures minérales et à la matière presque argileuse, je n’ai pas vu d’autre option que de me glisser et de « travailler avec ». Avec le passage du temps, avec les éléments, l’eau notamment qui avait déjà fait son œuvre.
Il s’agissait de jouer avec la matière existant là, sous mes yeux, et mes propres paysages intérieurs, eux aussi marqués par des impressions et des traces.
Une première série est née. Les bois fragilisés ont été apprivoisés ; parfois étayés.
En 2024, une exposition a été l’occasion d’associer l’une de ces sculptures, « la vague », avec les coquilles, comme un hommage à leur précédente union. Cela a changé mon regard sur cette pièce. Celle-ci m’est apparue comme inachevée.
Depuis le début, je l’observais indécise sans savoir qu’en penser… C’est devenu plus clair : elle n’était qu’au premier stade. D’autres restaient à trouver.